ONCE (BANDE ANNONCE VOST 2006) avec Glen Hansard, Markéta Irglová
ONCE
de John CARNEY
avec Glen HANSARD - Marketa IRGLOVA - Alaistair FOLEY
NOTE D'INTENTION DU REALISATEUR
Comment ONCE est né...
L'idée de ce projet m'est venue en 2005, pendant un concert de The Frames à ublin. En tant que cinéaste possédant une expérience de musicien, j'ai toujours oulu faire un film qui, sans être une comédie musicale traditionnelle (comme elles des années 1940), se servirait de chansons pour raconter une histoire 'amour très simple et moderne. 'ai imaginé (puis rapidement abandonné) plusieurs approches qui s'avéraient rop ambitieuses. Je voulais un cadre et une histoire simples où pourraient se lover es chansons de manière à ce que le public y entre sans effort. Je me suis= nalement décidé pour l'histoire d'un musicien de rues à Dublin, quelqu'un qui ne ossède rien et n'a donc rien à perdre. 'ai développé une histoire d'amour simple, avant de demander à Glen Hansard chanteur de The Frames) d'écrire plusieurs chansons qui s'accordaient avec le récit. Les mois suivants, Glen et moi avons échangé des idées - une intrigue par-ci, une chanson par-là. En se nourrissant du travail de l'autre, nous avons composé dix chansons originales et écrit 60 pages de scénario. Je voulais réaliser un film original, presque comme un album en images, mais à partir d'une histoire d'amour moderne et réaliste. Aujourd'hui, une chanson de trois minutes vaut dix pages de dialogues car les personnages communiquent davantage à travers la musique qu'en parlant ou en étant impliqués dans des situations traditionnelles. Le scénario ne se divise bien entendu pas en trois parties : la structure est légèrement plus détournée que dans des films standards et les chansons constituent la clé de l'ensemble.
John Carney (Scénariste/Réalisateur)
Notes de production
ONCE est un conte sur deux âmes soeurs qui se croisent au coeur de lanimation des rues dublinoises. Lun est un musicien de rues qui nose chanter ses propres compositions, lautre une jeune mère qui tente de sen sortir, dans cette ville inconnue. Alors que leurs vies sentremêlent, ils découvrent leurs talents respectifs et se motivent pour réaliser leurs rêves. ONCE est leur histoire, celle dune rencontre et de la complicité qui les rassemble autour de la musique. Écrit et réalisé par John Carney, ONCE est un hommage aux comédies musicales du passé, et prend racines dans lunivers des jeunes dublinois en difficulté quil a connu alors quil était lui-même jeune musicien. Au début des années 1990, avant de commencer sa carrière cinématographique, John Carney jouait de la basse dans le groupe dublinois The Frames. Il sait ainsi apprécier le pouvoir dune chanson, connaît sa capacité à transmettre avec plus defficacité quune série de dialogues. De fait, le projet est né en 2005, pendant un concert de The Frames. " En tant que réalisateur au passé de musicien, je voulais créer quelque chose qui ne sappuierait pas sur un scénario conventionnel, mais qui serait plus organique, avec beaucoup de chansons. Cétait ça le point de départ ", explique-t-il. Alors quil développait le concept de ONCE, il cherchait "quelque chose qui pourrait sexprimer en dix pages de scénario. Jai toujours pensé quun morceau de musique de deux minutes peut savérer tout aussi puissant quune conversation dune journée avec, par exemple, une jeune femme. Vous pouvez toujours parler, parler et encore parler...". John Carney ne voulait pas pour autant que ONCE soit une comédie musicale classique où toutes les scènes se termineraient par les personnages principaux se mettant à chanter. Il se souvient quil travaillait tous les matins à étoffer ses personnages : " Pendant des mois, tous les matins, alors que je prenais mon petit déjeuner, ma cigarette et mon café, que je jouais des morceaux, je réfléchissais à comment faire un petit film avec toutes ces chansons. Jai finalement pensé à lhistoire dun musicien de rues parce que je tenais à ce que les personnages restent dans un univers musical. Je ne voulais pas seulement quils chantent, je voulais quils soient à la fois musiciens et chanteurs. Il semblait donc plus naturel quils puissent parfois se dire : Regarde, je viens décrire cette chanson. Je voudrais que tu lécoutes. Il était ainsi plus naturel quils chantent. Jai donc trouvé cette idée dun musicien de rues et dune pianiste immigrée. " La musique du film naurait pas bien été intégrée si elle navait pas été liée à lidentité de ces personnages. Lhistoire se déroule à Dublin, la ville où John Carney est né. Glen Hansard, le chanteur de The Frames, joue un guitariste qui compose et Marketa Irglova, une pianiste immigrée. Bien quil ait été aussi membre de The Frames et que Glen Hansard ait contribué à lécriture des chansons dès le début, John Carney navait pas initialement pensé à lui ou à Marketa Irglova pour jouer les personnages principaux."Pour le personnage principal, je pensais à un acteur irlandais qui sache aussi chanter. Mais il ne pouvait pas. Pendant que jenregistrais Glen, que nous discutions des chansons et du scénario, quil écrivait des morceaux selon les séquences que je lui donnais et que jécrivais des scènes en accord avec ses chansons, jai peu à peu réalisé quil serait parfait pour ce rôle. Parce quil mettrait en valeur ces chansons beaucoup mieux que nimporte quel acteur : cétaient les siennes." Glen Hansard avait déjà une expérience dacteur puisquil avait joué le rôle dOutspan dans THE COMMITMENTS, dAlan Parker en 1991. John Carney considère néanmoins que cest surtout comme chanteur quil apporte le plus à son personnage : " Glen a une petite expérience dacteur, mais cest surtout un gars naturellement très charismatique. Il est décontracté et ne se crispe jamais. Ce qui est génial avec Glen, cest justement quil nest pas acteur, ce qui fait quil sen fiche, dune certaine façon. Parfois, quand on travaille avec des comédiens professionnels, on réalise quon les aide seulement à se mettre en valeur. Il est rare quun acteur professionnel se préoccupe de ce qui se passe derrière la caméra comme un amateur le ferait, ce qui est dailleurs compréhensible. Jaime travailler avec des gens qui ne soient pas acteurs car ils vous donnent tout ce quils ont. Parce quils ne feront probablement plus dautres films, ils y mettent tout leur cur, sy investissent totalement". Pour Marketa Irglova, qui navait que 17 ans lors du tournage, jouer la comédie lui était totalement étranger, même si elle était au fait du projet et quil lenthousiasmait. Elle se souvient : " Glen mavait parlé de lidée du film parce quon lui avait demandé den écrire la musique. Javais vu des films de John et je trouvais quils étaient supers. Lhistoire du film me semblait vraiment bien et puis, un soir, Glen ma appelé pour me demander si je voulais jouer dans le film. Je croyais quil plaisantait ! Mais il était sérieux. Il ma dit que John pensait minclure dans léquipe du film, quil voulait que je passe une audition. Je trouvais ça complètement fou parce je navais jamais joué. " Elle ajoute : " Comme je suis très jeune, je suis prête à tout. Je nai pas trop pris cela au sérieux. Je pensais : Ouais, ils te disent que tu pourrais jouer dans un film et après, ils ne te prennent pas, ils choisissent quelquun dautre. Je nai donc pas trop compté dessus mais lidée mexcitait beaucoup. Jétais en autre très motivée parce que la musique de Glen y serait présente et que jadore celle-ci. Jai donc passé laudition, joué quelques morceaux de piano, lu quelques passages du scénario et le tout était joué." John Carney se sentait très à laise avec les personnes qui travaillaient sur le film. Outre Glen et Marketa, léquipe était composée de copains compétents en qui il croyait totalement. " Ce nétait que des gens que je connaissais et en qui javais confiance ", explique-t-il. " Ils ont parfaitement compris quil ne sagissait pas dun film conventionnel. Ainsi, pendant le tournage, je mexclamais sans cesse : Super ! Cétait comme quand nous avions seize ans, avec un caméscope, des amis et quelques chansons. Je pense que les gens qui ont vu le film ont beaucoup apprécié cet esprit là, parce quils ont vu que personne nessayait de leur vendre quoique ce soit. Cest grâce à cette ambiance". La réalisation dun film peut souvent se révéler un exercice intimidant, ce qui na pas du tout été le cas pour John Carney avec ONCE. Tout dabord, il était en territoire connu. " Je connais Samson Films depuis des années ", explique-t-il. " Quand jai eu lidée du film, jai donc pensé à plusieurs manières de le mener à bien. Quand jai décidé que le personnage principal ne serait pas joué par un acteur célèbre, ou même un acteur professionnel, je suis allée voir Samson et je leur ai dit que javais cette idée de film, ce type de scénario et ces chansons déjà écrites : est-ce que vous êtes de laventure ? Et ils ont décidé dêtre de laventure". "Nous nous entendions très bien avec la productrice Martina Niland et le producteur exécutif David Collins. Nous avions des relations très décontractées parce que le film nécessitait peu dargent, que tout le monde y mettait du sien pour que ça marche en peu de temps. David Collins est à une étape de sa vie où il na pas besoin de justifier sa place de producteur. Il veut juste faire ce quil a envie de faire. Ce film lui plaisait et je pense que sil a voulu travailler avec moi à nouveau (nous avions fait un film il y a quelques années et cétait un des producteurs exécutifs de "Bachelors walk"), cest parce que nous avions de bons rapports. Je voulais travailler avec des producteurs à qui je ne devais pas tout expliquer." Martina Niland confirme : "Avec ce film, nous sommes revenus aux fondements de la réalisation, la manière de faire qui ma toujours le plus attirée et qui explique certainement mon enthousiasme pour ONCE dès les premières discussions avec John sur ce projet. Nous avons fait fi de la bureaucratie autant que possible, tout le monde se concentrant à 100% sur ce qui apparaîtrait à lécran. Je pense que cela se ressent quand on voit le film." La toile de fond se compose essentiellement des rues de Dublin, de magasins et des logements presque insalubres des personnages principaux. En fait, aucun dentre eux na son propre appartement, le Gars ayant emménagé chez son père après la mort de sa mère alors que la Fille vit avec sa mère (qui ne parle pas anglais) et son enfant en bas âge. Leurs mondes respectifs vont peu à peu se mélanger, grâce à leur amour commun pour la musique. "Glen et Marketa sentendaient à merveille, ce qui nous a beaucoup aidé", raconte John Carney. Marketa Irglova a été impressionnante et, comme le précise Glen Hansard : "Elle na eu aucune difficulté. Elle sest tout de suite glissée dans le rôle et la joué parfaitement". ONCE a été tourné très rapidement, en à peine deux semaines. "Cétait très rapide", se souvient Glen Hansard qui explique quil nabandonnerait jamais sa vie de musicien pour une carrière au cinéma. "Avec THE COMMITMENTS, javais déjà eu ce type dexpérience consistant à se lever tôt et à travailler toute la journée, mais je ne me souviens pas avoir été si fatigué !", ajoute-t-il. "Nous nous réveillions à six heures tous les matins, travaillions toute la journée. Cela vous prend toute votre énergie. Cest beaucoup plus facile de jouer dans un groupe : vous vous réveillez à midi, vous allez à laéroport pour prendre un avion, vous vous rendez dans un autre pays, vous testez le son entre cinq et six, les portes souvrent à huit heures et vous faites votre concert à neuf. Cest très tranquille. On ne travaille que le soir. Pendant le tournage, nous étions épuisés. On rentrait chez nous complètement vidés. Cétait très intense." Marketa Irglova, qui rapporte la même expérience, reconnaît avoir des "sentiments mitigés" à légard du tournage "parce que cétait vraiment épuisant. Si, en se réveillant, on a des soucis, on doit néanmoins être prêt pour jouer et être convaincant parce quêtre acteur revient à être un bon menteur. Il faut convaincre tout le monde que lon ressent tout ce que lon est sensé ressentir. Cest très dur car cela nécessite de très bien gérer ses émotions. Nous avions vraiment des journées éprouvantes. Rien à voir avec la fatigue quon éprouve en faisant de la musique". Elle a néanmoins trouvé lexpérience très enrichissante : "Jai vraiment pris plaisir à faire partie dune équipe. Nous étions très proches. John, Glen et moi étions au centre de lactivité, mais dautres personnes assumaient leurs rôles. Jai vraiment beaucoup aimé travailler avec tout le monde, rencontrer de nouvelles personnes puis voir le film avec ce sentiment daccomplissement, davoir créé une oeuvre dart et de sentir que nous avons fait quelque chose de vraiment bien". Les chansons constituent bien évidemment un élément essentiel de ONCE. Le fait que Glen Hansard et Marketa Irglova jouent les rôles du Gars et de la Fille ne pouvait quajouter de lémotion à leurs rôles, mais surtout aux chansons quils avaient enregistrées ensemble. John Carney considère Glen Hansard comme "un bon parolier parce que ses chansons ne sont jamais à prendre au pied de la lettre. Elles traitent souvent dimages, didées et de certains instants. Elles sont assez vagues, dune manière positive, comme le sont les bonnes chansons. Et elles sont aussi très ouvertes aux interprétations. Cest comme un bon poème : cela na pas de sens un jour et puis, soudain, cela prend tout son sens car on connaît ce sentiment ou que lon a vécu la même chose. Avec ses chansons, il peint de petites images. Il mest arrivé décrire une scène ou de créer un personnage à partir dune chanson". Il poursuit :"Parfois, cétait le contraire. Je demandais à Glen décrire une chanson, pas sur mesure, mais je lui donnais les idées dune scène et il revenait avec une chanson. Le film na aucune chanson composée sur mesure, pas plus quil nest fait sur mesure pour sadapter aux chansons. Ils se retrouvent entre les deux, et jaime cette idée." John Carney a également aimé le fait que ce projet lui permette dassocier son talent et sa passion à ceux de Glen Hansard, chacun dans son domaine. "Jai quitté The Frames pour faire des films", se souvient-il. "Mais Glen sest toujours beaucoup intéressé au cinéma. On parlait beaucoup de films. Il a joué dans THE COMMITMENTS au tout début du groupe mais Glen sest aussi toujours intéressé aux oeuvres de Bergman et aux films français. Cest un vrai passionné de cinéma et de films indépendants". Bien quils aient pris des chemins différents, ils sont restés amis et réfléchissaient aux possibilités de travailler ensemble. "Nos chemins se croisaient parfois et nous discutions toujours de collaborer, que ce soit dans un clip que je réaliserais pour eux, ou quil écrive une chanson pour moi", raconte John Carney. " Jai utilisé ses chansons dans dautres films, mais cela ne me suffisait jamais assez. Cétait donc une belle occasion de travailler vraiment ensemble." "Glen adore le cinéma, mais nest pas un cinéaste. Il aime tout ce qui touche au visuel et fait beaucoup de graphisme pour leurs albums. Il en va de même pour moi, dans le sens inverse. Je peux passer la moitié de la journée sur un ordinateur à écrire un scénario, puis marrêter et jouer du piano, uniquement pour me divertir. Je nen fais pas professionnellement mais cest quelque chose de très important pour moi. Jadore la musique. Je ne me suis jamais vraiment vu y faire carrière, sauf quand jétais jeune et dans le groupe. Je trouve ça très divertissant. Pour Glen, cest le cinéma qui est divertissant. Cétait donc intéressant de réunir nos deux univers. Je pense que nous avons tous deux apprécié cette expérience. "Glen Hansard, fier davoir joué dans ONCE, considère ce film comme une expérience exceptionnelle. "Jadore men souvenir et me dire que jy étais impliqué. Pour moi, cest vraiment un beau film. Je peux le regarder et en être fier, pas seulement parce que nous avons réussi à bien raconter cette histoire mais également parce que les chansons sont en quelque sorte immortalisées par ce film. Ce qui est vraiment bien. " ONCE a également apporté beaucoup de satisfactions à John Carney. "Cest bien davoir de lexpérience. Cest plus facile damener les gens à avoir confiance en vous quand vous avez un peu dexpérience ", explique-t-il. "Jétais aussi à une étape particulière de ma carrière. Jétais dans le cinéma pendant un certain temps avant dêtre happé par la télévision. Quand je suis revenu vers le cinéma, javais légèrement perdu lhabitude de cette échelle de production, et je trouvais quil était compliqué de pouvoir faire un film. Avec ONCE, javais juste décidé de revenir à mes premiers amours et de me prouver que jen étais capable."
(BANDE ANNONCE VOST 2006)