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GYPSY CARAVAN (BANDE ANNONCE VOST 2006) (When the Road Bends: Tales of a Gypsy Caravan)

Publié le par ERIC-C

GYPSY CARAVAN (When the Road Bends: Tales of a Gypsy Caravan)

Documentaire de Jasmine DELLAL

Pretty Pictures

L'HISTOIRE : Embarquez dans la Gypsy Caravan pour un voyage à travers la musique, la vie et l'héritage de cinq groupes tziganes, issus du monde entier, lors d'une tournée triomphale de six semaines aux Etats-Unis. Les styles musicaux vont du flamenco au violon gitan, de la folk indienne au jazz, représentant ainsi le meilleur de la musique et la diversité du peuple gitan.
Le film retrace le portrait de ces musiciens, sur scène et à la ville, dans leurs familles et sur la route. Un voyage riche et initiatique, au sens propre et figuré à travers la culture gitane.

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LES ORIGINES DU FILM :

Lorsque la réalisatrice Jasmine Dellal assiste à la première tournée de Gypsy Caravan, elle décrit ce moment comme une des expériences les plus étonnantes de sa vie. A ce moment-là, elle est loin de se douter que la tournée reviendra et que cette fois, elle aura ses caméras prêtes à tourner.

Après avoir vu ces groupes époustouflants, la musique et l’atmosphère ne la quittent pas, mais elle veut en savoir davantage. En 2001, Dellal parle de l’idée de suivre ces musiciens à un directeur de la photo légendaire : Albert Maysles (« Gimme Shelter », « Edie & Mrs Beale », « Le Vendeur de bibles »). Celui-ci est connu pour son habileté à filmer la musique live et le cinéma vérité intimiste. Sa réaction enthousiaste donne le départ d’un voyage de 5 ans qui donnera ce documentaire envoûtant : GYPSY CARAVAN.

Jasmine a tissé des liens privilégiés avec la communauté Rom en travaillant sur son film précédent : AMERICAN GYPSY. S’appuyant sur cette expérience et sur les gens qu’elle a rencontrés, Jasmine décide de faire un film qui sera bien plus qu’un concert filmé ou un road movie, mais aussi une enquête enrichissante sur la vie des musiciens et des danseurs dans un univers très éloigné de la scène internationale.

Le but général du film est d’opérer à trois niveaux : de fabuleuses images de concert tournées avec plusieurs caméras pour célébrer les prestations musicales ; des scènes intimistes avec les musiciens loin des projecteurs tournées avec une caméra DV chez eux, en Espagne, en Macédoine, en Roumanie et en Inde ; et des images des artistes en coulisses alors qu’ils apprennent à se connaître et se lient d’amitié sur la route.

 

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LA TOURNEE :

Cinq groupes éclectiques et fascinants composent la tournée Gypsy Caravan : deux groupes venus de Roumanie, Taraf de Haïdouks et Fanfare Ciocarlia ; la troupe espagnole de flamenco d’Antonio El Pipa ; la chanteuse macédonienne Esma Redzepova ; et Maharaja, un groupe venu d’Inde. Leurs styles musicaux divers mais aussi captivants les uns que les autres vont du flamenco à la fanfare, du violon roumain au folklore indien, du raga au jazz.

Tandis que les musiciens apprennent à se connaître, partagent leurs instruments, comparent leurs histoires familiales et leurs coutumes, la tournée enthousiasme le public sur son passage, grâce à des numéros de danse, ainsi que des chansons pleines de tristesse et de regret.

Dans les coulisses de la tournée, Dellal découvre la vie des musiciens, elle vit et voyage avec eux pendant six semaines. La confiance qui s’affirme au fil de la tournée n’apparaît pas seulement dans l’intimité des images, mais aussi dans la volonté des artistes de partager leur vie personnelle extraordinaire.

Les conditions de tournée mettent incroyablement les choses à niveau puisque l’équipe du film et les musiciens ont le même emploi du temps rigoureux, avec des concerts qui finissent tard dans la soirée et des réveils à l’aube. Les musiciens en arrivent même à parler de la caméra de Dellal comme de son instrument. Il y a des disputes occasionnelles à force de voyager avec autant de proximité, mais l’humour permanent du manager de la tournée et de Maharaja – dont les membres ont constamment le sourire – permet d’apaiser les tensions existantes.

Mais tout au long de la tournée, Dellal est consciente du fait que pour communiquer véritablement cette expérience et comprendre la musique – que ce soit une ballade envoûtante ou un numéro enlevé – le public doit comprendre la vie et l’histoire des musiciens.

Les contrastes fascinants entre les vies privées et professionnelles des musiciens que le film explore permet de découvrir ce qu’il y a en commun dans la langue, l’histoire, les traditions, les rêves, et bien sûr, la musique.

Pretty PicturesJohnny Depp. Pretty Pictures

LE VOYAGE :

 

De New York à Miami, d’Austin à San Francisco, GYPSY CARAVAN voyage avec ces talentueux musiciens tziganes, mais la caméra ne se cantonne pas aux Etats-Unis. Elle s’aventure dans des régions magnifiques et souvent pauvres, dont la Roumanie, la Macédoine, l’Espagne, et l’Inde. Même si les artistes étaient enthousiastes à l’idée que leurs concerts soient filmés, ils ont hésité, au départ, à dévoiler leur vie privée. Mais ils n’ont pas tardé à se rapprocher de Dellal et de sa façon de filmer. Il en résulte donc de superbes portraits détaillés. Entre deux représentations sur scène de ces enthousiastes et énergiques musiciens figurent des incursions dans leurs villages d’origine, où nous les voyons se préparer pour ces concerts, travailler pour nourrir leur famille ou tout simplement se replonger dans la grisaille du quotidien. Nous y voyons non seulement la souffrance, la pauvreté et le racisme, mais aussi le bonheur partagé en famille, la volonté d’améliorer l’existence de leurs enfants et l’étincelle magique qui se produit lorsque ces artistes jouent pour leurs amis et leurs familles plutôt que sur scène. Chaque portrait est une nouvelle en soi, mais au moment du final du film, on s’aperçoit qu’on aurait pu lire tout un roman, chaque chapitre préparant le suivant pour créer une narration haletante et plus puissante que la somme de toutes ses parties. Trouver des équipes locales sans préjugés à l’égard des populations tziganes n’a pas été simple. Mais une fois l’équipe en place, la caméra a su saisir une vision originale de l’existence de ces artistes. C’est en Inde que commence GYPSY CARAVAN. C’est le berceau des Roms et c’est là que nous rencontrons Harish, un danseur qui passe des heures à se maquiller, à mettre des jupons et des bijoux pour chaque spectacle. Ce bel homme de 30 ans est le chef officieux de son groupe parce qu’il parle anglais et sait trouver un restaurant indien près de n’importe quelle salle de concert en Amérique ou en Europe. Lorsque ses jupons pailletés tournoient sur le sol, la plupart des spectateurs le voient comme une femme superbe et Harish apprécie de toute évidence ce rôle féminin. Pourtant, dans la minuscule cuisine familiale à Jaiselmer, Harish explique, sans s’apitoyer sur son sort le moins du monde, qu’il n’a commencé à danser que pour faire vivre sa famille après avoir perdu ses parents très tôt. Très loin de là, en Macédoine, nous rendons visite à la diva reconnue dans toute la communauté Rom comme « la reine des Tziganes » en matière de musique. Esma Redzepova est une petite femme bien en chair de 50 ans dont le sourire désarme par sa beauté unique. Fière de son héritage rom, Esma a contribué à faire tomber bien des barrières face aux siens. A l’âge de 13 ans, elle était déjà célèbre en Yougoslavie et son mariage avec un homme qui n’était pas Rom a fait scandale avant d’être accepté par les deux communautés. Elle a les larmes aux yeux en parlant de son regretté mari, Stevo. Ensemble, ils ont adopté 47 enfants et les ont formés pour qu’ils suivent leurs traces musicales. Aujourd’hui, cette pionnière est une héroïne culturelle et politique, nommée trois fois pour le prix Nobel, aimée et respectée pour sa défense inlassable des droits des Roms. Nicolae Neacsu de Taraf de Haïdouks s’est produit devant de vastes publics internationaux et pour les caméras de Hollywood. Ses doigts noueux arpentent une corde de violon volontairement cassée, créant un son qui donne des frissons et attire une foule en délire. Nous le rencontrons chez lui, avec sa famille. Ayant très peu de travail comme musicien en Roumanie, Neacsu, âgé de 78 ans, est la principale source de revenus de sa famille. Mais quelques semaines plus tard, nous retournons dans ce village pour filmer son enterrement. C’est une procession spectaculaire de centaines de musiciens. Sa petite-fille, une de ses meilleures élèves, se joint aux nombreuses générations de musiciens qui rendent un dernier hommage à leur patriarche. Nous rencontrons également un autre membre de Taraf de Haïdouks, Caliu, dont la vitesse et le talent en matière de violon, sans oublier son charme, ont envoûté le public de New York à Tokyo. La magie de la gloire s’évanouit lorsque Caliu rentre chez lui en Roumanie et découvre que son fils doit épouser une fille de 13 ans afin de préserver l’honneur des deux familles. Son amour pour sa famille ne tarde pas à prendre le pas sur ses autres préoccupations. Il en résulte une fête joyeuse et tapageuse. La Roumanie est aussi la patrie de la Fanfare Ciocarlia. Dans un village de montagne où les oies caquettent en traversant l’unique voie ferrée, ce groupe de cuivres joue une musique rapide et énergique qui puise ses influences dans le monde entier. C’est là, à Zece Prajini, que nous rencontrons Ioan, le doyen du groupe, dont la demeure modeste - bien que luxueuse pour son village - lui suffit en matière de confort, malgré le contraste frappant avec les hôtels de la tournée américaine. Ioan parle de leur première tournée à l’étranger après la fin de l’ère communiste. Le groupe a été extrêmement surpris, ils s’attendaient à être mal reçus en tant que Tziganes et ils se sont retrouvés acclamés après avoir captivé le public par leur musique. Ils continuent d’ailleurs à le faire. Dans le groupe de flamenco, nous nous concentrons sur le chorégraphe et danseur Antonio El Pipa et sa tante Juana, dont la voix rauque chante du flamenco depuis qu’elle a 5 ans et dont les 7 enfants chantent et dansent, tout commeses parents et ses grands-parents. La voix cassée et naturelle de Juana contraste avec le style travaillé et mesuré d’Antonio. Nous rendons visite à Juana dans son appartement, où la vedette est une mère dévouée qui gronde son fils pour ses habitudes alimentaires et sa conduite à l’école. Nous apprenons comment la religion l’a aidée alors que la toxicomanie a failli détruire son mari et un autre fils. Ce sont des siècles de douleur que Juana évoque par sa voix profonde, pleine de « duende », c’est-à-dire d’émotion, et qui la poussent à se produire. Au bout de ce voyage, nous voyons que les Roms, après des années de pauvreté et de persécution depuis que leurs ancêtres ont quitté l’Inde du Nord, forment maintenant une diaspora célébrée sur le plan culturel et appréciée, particulièrement dans le monde de la musique, comme le prouve le film d’une façon envoûtante.

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LA MUSIQUE :

LA TROUPE DE FLAMENCO D’ANTONIO EL PIPA, originaire d’Andalousie, en Espagne, est un des groupes de flamenco lesplus traditionnels qui se produisent à l’heure actuelle. Né à Jerez, Antonio vient d’une dynastie d’artistes gitans, parmi lesquels sa grand-mère, la légendaire Tia Juana la del Pipa (aujourd’hui décédée) et sa tante Juana la del Pipa, qui danse dans cette troupe et chante d’une voix rauque aussi brute que des siècles de douleur. Leur spectacle «Passion tzigane » a valu à Antonio et sa tante Juana d’excellentes critiques aux Etats-Unis et en Europe. Ils continuent à se produire dans le monde entier et devant les spectateurs les plus exigeants qui soient en matière de flamenco : en Espagne  

 

ESMA REDZEPOVA vient de Macédoine et se produit depuis plus de 40 ans. Elle est reconnue dans le monde entier comme « la reine des Tziganes » sur le plan musical. Sa voix pleine de passion met facilement le public en larmes et le fait danser dans les allées. Esma est accompagnée acoustiquement par un accordéon, une clarinette, une trompette, un tarabuka et une contrebasse. Cette diva à l’apparence séduisante a été nommée pour le prix Nobel de la paix pour son travail politique sur les Roms. Avec son mari, aujourd’hui décédé, elle a adopté 47 enfants et les a formés pour qu’ils puissent vivre de la musique. Sa cave est devenue le foyer d’une chaîne de télé rom émettant 24 h sur 24 et présentant les chansons à succès roms comme les anniversaires de la communauté, pour les 5 000 Roms originaires du Kosovo et réfugiés en Macédoine.

 TARAF DE HAIDOUKS est un groupe pittoresque de musiciens roumains dont le répertoire inclut de la musique de mariage roumaine, des ballades au violon, des accompagnements jazz, classiques et rock. Ils se sont produits avec Yehudi Menuhin et le Kronos Quartet, ils ont joué un rôle important dans le célèbre film de Tony Gatlif « Lacho Drom » et sont apparus aux côtés de Johnny Depp dans le film de Sally Potter « The Man Who Cried ». Sur scène, 12 musiciens interprètent allègrement des créations musicales qui séduisent bon nombre d’amateurs de musique, au-delà des fans de « world music » et de « fusion ». Bien que leur célébrité récente leur paraisse étrange, leur musique reste fidèle à elle-même et conserve un côté à part, un charme indéfinissable. Chaque concert et chaque album sont plus réussis que les précédents, et la presse les encense de plus en plus. Le doyen des violonistes a 79 ans, d’autres musiciens ont 60 ans ou 20 ans, ils jouent des cymbales, de l’accordéon, de la flûte et ne manquent pas de souffle. Lorsque Taraf retourne dans son village natal, l’économie reprend parce que les modestes revenus tirés des concerts leur permettent de mettre leurs enfants à l’école, d’acheter quelques produits locaux, ce qui suffit à faire vivre le village jusqu’au salaire de la prochaine tournée. Clejani est un village rom de musiciens qui autrefois étaient en demande constante de mariages, mais la tradition faiblissante s’est éteinte. Le but est maintenant de faire des tournées internationales. Taraf de Haïdouks (littéralement « bande de brigands ») est probablement le groupe de musique tzigane le plus connu à l’heure actuelle.

MAHARAJA est un groupe où se mêlent les principales castes musiciennes du désert du Rajasthan, dans le nord-ouest de l’Inde. Maharaja s’est produit lors de centaines de concerts dans le monde entier devant un public envoûté par une musique indienne hybride et pleine d’énergie, des acrobaties et de la danse. Fondé en 1995 (le nom de départ était « Musafir »), ce groupe rassemble des musiciens, des poètes et des shamans qui ne joueraient pas ensemble au Rajasthan, mais qui créent ici une fusion fascinante de folklore indien du nord, de musique classique, arabe, de transe soufique. Ce mariage des styles donne naissance à une esthétique éclectique. Lors de la première tournée Gypsy Caravan, ils ont découvert la richesse du flamenco et ont depuis lancé un projet parallèle -Maharaja Flamenca- qui se produit lors de cette tournée avec Antonio El Pipa

La FANFARE CIOCARLIA est un groupe constitué de 11 musiciens, jouant de cuivres et d’instruments à vent, originaires du village de Zece Prajini, près de la frontière roumano-moldave. Leur musique est un mélange d’influences roumaines, tziganes et turques, avec quelques éléments de klezmer. Les 3 CD du groupe ont remporté un succès énorme. Ils se sont produits dans des festivals du monde entier et ont participé à des bandes originales de film pour des artistes tels que Goran Bregovic et Emir Kusturica. « Nous sommes parmi les derniers et les plus rapides de tous ! » dit le chef du groupe, Ioan Ivancea. La Fanfare Ciocarlia mérite vraiment le titre de plus rapide et peut-être de plus folle de toutes les fanfares roms.

 

(BANDE ANNONCE VOST 2006)


 

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