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AMERICAN VERTIGO (BANDE ANNONCE VOST 2007) de Michko NETCHAK

Publié le par ERIC-C

AMERICAN VERTIGO

Documentaire de Michko NETCHAK

Texte : Bernard-Henri LEVY

Narration : Jean-Pierre KALFON

American Vertigo

L'HISTOIRE : Les reportages que Bernard-Henri Lévy a écrits au fil des 9 mois au cours desquels il a parcouru l'Amérique, des rochers de Rushmore aux miradors qui veillent sur la frontière mexicaine, du salon de James Ellroy aux barbelés de Guantanamo, ont été publiés aux Etats-Unis puis en France. Sur ses talons, durant tout ce voyage, un unique témoin : la caméra du réalisateur Michko Netchak. Et à l'arrivée, un documentaire subjectif : American Vertigo, le film, véritable journal de bord d'American Vertigo, le livre.

American Vertigo

NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR

Michko Netchak

Qu’ "American Vertigo"; soit à la fois un livre et un film n’est pas un hasard. Leur genèse est si imbriquée, que l’achèvement du film ne pouvait dépendre que de celui du livre.

Cependant, avant même d’être un livre, ce qui allait devenir American Vertigo était un projet éditorial du mensuel américain "Atlantic Monthly". Tous les 50 ans, cette vénérable revue de Boston invite un philosophe à traverser les Etats- Unis et traduire son expérience dans un texte ultérieurement publié dans la revue. Leur choix s’est porté cette fois sur Bernard-Henri Lévy. Outre ses mérites personnels, il correspondait au profil recherché : européen mais pas anti-américain, bon connaisseur du pays mais capable d’un regard critique, ni journaliste ni philosophe illisible. La notoriété de son ouvrage sur Daniel Pearl aura fait le reste. Son voyage a ainsi été facilité par la rédaction, les rendez-vous, les déplacements et l’hébergement gérés par leurs soins. Une fois les problèmes de logistique réglés, le regard de l’auteur pouvait s’exercer librement.

En revanche, si le livre a pour départ l’initiative d’"Atlantic Monthly", le film vient d’une intuition de Bernard-Henri Lévy lui-même.

De tout temps concerné par le cinéma, il a soupçonné qu’un film documentaire pourrait être tenté, parallèlement à son propre périple à travers cet immense pays. Pour ce faire, il m’a impliqué dans l’aventure. Les premiers résultats, dès le début du voyage, l’ont convaincu de l’intérêt de ce projet cinématographique parallèle et ma caméra l’a ainsi accompagné, à distance raisonnable cependant pour que le matériau filmique illustre son cheminement sans redondance. Pendant que le texte de Bernard-Henri Lévy sortait dans Atlantic Monthly (publié en 6 épisodes en 2005) et se construisait sous la forme d’un livre, le matériau filmique attendait pour prendre sa forme propre. American Vertigo (le film) reprend en effet l’organisation en chapitre du livre et en intègre des citations en voix off. Mais peut-être plus significativement encore, il restitue sa forme de diary, sorte de journal écrit au gré des rencontres et des impressions de voyage. Il était donc nécessaire que le projet littéraire soit achevé pour que commence le travail sur le film.

Pour ma part, je connaissais bien moins les Etats-Unis que Bernard-Henri Lévy, mais je n’étais pas plus anti-américain que lui.

Fasciné par le pays mais pas excessivement, pas assez en tout cas pour ne pas garder l’oeil ouvert et lucide sur ce que je voyais. Techniquement aussi, j’avais des atouts : ma capacité à conjuguer le tournage (en équipe légère, non intrusive, sans pourtant sacrifier la qualité de l’image à l’urgence des événements), mais aussi le montage ultérieur, de manière à donner au film la cohérence d’un regard d’auteur.

Outre les rushes bien sûr, j’ai beaucoup rapporté de cette aventure.

D’abord le souvenir d’un Bernard-Henri Lévy différent de celui que la plupart des gens croit connaître. Aussi à l’aise dans un quatre étoiles que dans une  gargote à l’hygiène plus que douteuse. En chemise blanche mais sans peur de la salir. Mais je garde aussi le souvenir d’une présence très forte face à des personnalités de tous horizons, spécialement dans les milieux intellectuels. Qu’il rencontre Norman Mailer (dont il est l’ami) ou un auteur hyper conservateur dont il ne partage aucune des théories, il sait toujours allier politesse et provocation, concilier les bonnes relations avec le mordant nécessaire pour faire accoucher son interlocuteur de ce qu’il pense vraiment.

Ensuite, plus abstraitement, le sentiment d’une sorte de balkanisation progressive des Etats-Unis

. Les communautés m’ont paru de moins en moins perméables les unes aux autres. Les riches entre eux, les pauvres entre eux, chaque communauté de plus en plus repliée sur elle-même. Ce sentiment me marque d’autant plus que l’image des Etats-Unis comme laboratoire du monde me semble toujours d’actualité. Bientôt, nous pourrons (peut-être le pouvons-nous déjà) constater en Europe cette imperméabilité croissante des communautés entre elles. En revanche, les Américains font des expériences, certaines riches d’espoir, d’autres plus discutables, et c’est ce qui rend ma vision de ce pays positive malgré tout. Le laboratoire est en activité constante, dans tous les coins du pays, on innove, on expérimente, et jamais notre regard ne peut se figer dans une vision univoque. Ainsi, si certains maux américains peuvent nous alarmer, leurs expériences peuvent non seulement nous aider à les comprendre, mais aussi nous enrichir et nous aider à préparer l’avenir.

American Vertigo 

(BANDE ANNONCE 2007)


 

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