DELIRIOUS (BANDE ANNONCE VOST 2006) avec MICHAEL PITT, Alison LOHMAN
DELIRIOUS
Comédie dramatique américaine de Tom DiCILLO (BOX OF MOONLIGHT - UNE VRAIE BLONDE - BAD LUCK)
avec Steve BUSCEMI - Michael PITT - Alison LOHMAN - Gina GERSHON
Lors d'une planque à la poursuite de la jeune pop star K'harma Leeds, il rencontre Toby, jeune SDF un peu paumé, et accepte de l'aider en l'engageant comme assistant.
A la suite d'un improbable concours de circonstances, Toby entame une liaison avec K'harma Leeds.
Qu'adviendra-t-il de l'association entre les deux hommes ?
NOTE D'INTENTION DU REALISATEUR
Notre monde est de plus en plus fasciné par la célébrité et le show business, et je suis moi-même de plus en plus fasciné par cette fascination. Cest le point de départ de DELIRIOUS. Je nai pas voulu faire un film sur la célébrité ni sur le monde du spectacle. Jai choisi cet univers comme toile de fond pour décrire une histoire qui parle des fragilités et des émotions du monde daujourdhui. Partout où je pose mon regard, je vois une schizophrénie incroyable ; dun côté des personnes « importantes » et de lautre, des personnes jugées « sans grande valeur ». Tout le monde semble aspirer à la célébrité tout en ayant, le plus souvent, une piètre opinion de soi. La célébrité, cest lestime suprême venant du monde extérieur. Si le monde entier vous juge important alors vous lêtes ; peu importe lopinion que vous avez de vous-même. Pour moi, le vrai défi consiste à déterminer ce qui en nous a de la valeur. Ceux qui nont aucune estime deux-mêmes sont profondément malheureux et cest de ce gouffre émotionnel quémergent les comportements les plus désespérés. Cest pourquoi jai choisi un paparazzo comme personnage central. Les paparazzi occupent léchelon le plus bas dans le monde des célébrités, se nourrissant littéralement delles. Ils sont généralement perçus (et représentés) comme larchétype de la médiocrité. Pourtant, jai trouvé cette schizophrénie chez tous les paparazzi : ils pensent être en tous points légal des stars quils épient, tout en étant convaincus quils sont aussi médiocres quon le dit. Plus je le constatais, plus javais envie détudier cette schizophrénie et de pénétrer leur univers. Cest ainsi que le personnage de Les Galantine est né, me permettant dutiliser sa schizophrénie comme miroir de celle du monde. Je crois aussi que certaines personnes conservent une véritable innocence en elles. Celles-ci parviennent toujours à aller de lavant et à garder comme une lueur despoir et de confiance même dans les pires situations. Elles attirent instinctivement les autres qui désirent désespérément absorber une part de leur beauté et leur force. Cest ce qui est à la base de linterminable et perpétuel cycle de création de nos stars les plus adulées. Ce sont de vraies divinités populaires. Et cest ainsi que Toby Grace a vu le jour, sa divinité clairement visible au travers de ses haillons. Cest ainsi que le mythe du conte de fées est devenu la structure du film. Toby est linnocent égaré dans la dangereuse forêt, tandis que Les est le troll malfaisant quil rencontre sur son chemin. Kharma est la princesse en détresse sauvée par Toby. Les Galantine donne un coup de main à Toby, mais son aide a un prix. Lenthousiasme de Les devient possessif et Toby comprend quil a besoin de sen libérer pour survivre. Lidée de la famille et de ses tentacules étouffantes de culpabilité et dobligations mintéressait beaucoup. Dans le film, toutes les relations familiales sont endommagées. Les continue cependant de rechercher lapprobation de ses parents. Ironiquement, cest Toby, malgré lhorreur du foyer où il a grandi, qui aide Les à saisir la futilité de sa démarche. Jétais résolu à tourner le film à New York. A lombre des gratte-ciels étincelants, là où vivent les gens les plus désespérés. Jai choisi des lieux soulignant ces deux aspects de la ville : Times Square de nuit, le métro, des hôtels chics, des appartements insalubres. La ville devient la forêt ; profonde, impénétrable, à la fois magnifique et terrifiante. Deux films mont beaucoup inspirés ; MACADAM COWBOY et QUATRE GARÇONS DANS LE VENT. Jai essayé de trouver ma propre version de la beauté qui suinte de chaque plan de MACADAM COWBOY. Parallèlement, jai tenté dinsuffler à DELIRIOUS lénergie et lémerveillement de QUATRE GARCONS DANS LE VENT. Les deux films ont de nombreux éléments humoristiques, même si, dans MACADAM COWBOY, ils viennent précisément du désespoir des personnages. Il était important pour moi de ne pas faire de Les ou de Toby des stéréotypes unidimensionnels. Jai pris soin de donner aux deux personnages des éléments à la fois troublants et attirants. Je souhaitais particulièrement suggérer que Toby nétait pas entièrement naïf. Après tout, il utilise aussi bien Les que Dana (Gina Gershon) pour avancer dans sa carrière. Personne nest totalement innocent dans ce milieu. Mais Les est mon héros, son désespoir et ses luttes intérieures sont le miroir des nôtres. Alors que Toby disparaît dans la lumière de la célébrité, Les reste seul dans la mouise
Tom DiCillo
New York
Septembre 2006
NOTES DE LA PRODUCTION
13 Novembre 2005, New York. 4h30 du matin, premier jour de tournage. Tom DiCillo est debout, seul dans la rue noire, attendant que le soleil se lève. Il a écrit le scénario quatre ans auparavant. Lorsquon lui demande ce qui a pris si longtemps pour passer du papier à lécran, DiCillo finit sa cinquième bière de la matinée et casse la bouteille sur le crâne du journaliste. Plus tard, à lhôpital pendant que lon soigne le journaliste, DiCillo souvre un peu. « Financer un film indépendant cest sauter par-dessus bord au milieu de locéan. Tout ce que vous pouvez faire, cest nager en espérant que vous allez toucher terre ou apercevoir un bateau avant que les requins ne vous attrapent. » Le bateau, dans le cas de DELIRIOUS vint sous la forme de Peace Arch Entertainment. DiCillo et le producteur Robert Salerno présentèrent le film à John Flock en 2004 et Peace Arch sengagea à financer le film. Trois des rôles principaux étaient déjà en place. « Jai écrit le rôle de Les pour Steve Buscemi, » déclare DiCillo. « Javais déjà travaillé avec lui sur CA TOURNE A MANHATTAN et jétais tombé « amoureux » de lacteur comme de la personne. Je voulais lui écrire un grand rôle. Je souhaitais faire ce film avec un acteur avec qui je serais impatient de travailler tous les jours. » DiCillo affirme que laptitude unique de Steve Buscemi à être à la fois dramatique et hilarant le rendait irremplaçable pour ce rôle. Pour interpréter le rôle de Toby Grace, le jeune sans-abri qui devient une star, « Il me fallait quelquun avec une innocence et un charme naturels. » précise Tom DiCillo. « Ces qualités sont extrêmement difficiles à jouer. » Il senthousiasma pour le jeune acteur Michael Pitt après lavoir vu dans plusieurs films et lavoir rencontré en personne. « Je savais que Michael était mon homme dès que je lai vu. Il a cette authenticité en lui, une histoire intérieure qui transparaît dans le regard. Toby nest pas faux. Sa vie nest pas une blague. » Pour le rôle de Kharma, la jeune star de la pop qui capture le coeur de Toby, Alison Lohman était le premier choix de DiCillo. Il avait été impressionné par son travail sur BIG FISH et en particulier LES ASSOCIES. « Je voulais une jeune femme qui soit en quelque sorte le complément de Toby, » explique DiCillo. « Kharma a une certaine innocence bien réelle. Cest une part importante de ce qui fait delle une star. Malheureusement les exigences de sa profession abîment chaque jour davantage cette innocence quelle est sur le point de perdre quand elle rencontre Toby. » Alison Lohman a immédiatement accepté de jouer le rôle. « Kharma est une jeune star de la pop traquée par les tabloïds, mais même exploitée et abusée, elle na pas entièrement perdu sa vulnérabilité ou son espoir, cest pourquoi Toby a une telle emprise sur elle. Sa pureté, sa liberté, et sa bienveillance instinctive lui rappellent constamment quelle est enfermée dans son étrange bulle de célébrité. » Cest Steve Buscemi qui a proposé à Elvis Costello de lire le scénario. DiCillo était depuis toujours un grand fan : « Jai ressenti la même nervosité balbutiante que Les dans la scène avec Elvis lorsque je lai rencontré pour la première fois. Costello est un vrai pro. Il a rejoint léquipe avec beaucoup de ferveur et denthousiasme. » Il a également contribué à une des chansons favorites de DiCillo, utilisée pour le générique de fin du film. La relation centrale du film est celle entre Les et Toby. Pour Steve Buscemi, ce sont les interactions entre les deux personnages qui font de DELIRIOUS une histoire irrésistible. Les et Toby voient le monde des célébrités de deux perspectives très différentes. « Jétais très attiré par le lien entre ces deux personnages étranges que sont Les et Toby, » explique Steve Buscemi. « Ils nont rien de semblable, mais se complètent en quelque sorte, sentraident et au final se détruisent pratiquement lun lautre. » « Jadore travailler avec Tom DiCillo, » dit Buscemi. « Il est un des seuls véritables cinéastes indépendants de nos jours. Cela faisait longtemps que nous navions pas travaillé de manière si rapprochée, et jen ai apprécié chaque minute. » Michael Pitt a adoré le scénario de DELIRIOUS et a accepté le rôle de Toby sans réserve : « Tom a écrit une ingénieuse histoire dascension de la pauvreté vers la gloire, une histoire damitié et damour; DELIRIOUS est un film qui peut aussi faire rire. Linnocence de Toby associée au cynisme maladroit de Les créent de nombreux moments comiques. » « Je voulais essayer quelque chose de différent avec ce film, » confie DiCillo. « Bien souvent dans ce processus, le moyen lui-même étouffe la spontanéité. Avec des acteurs comme Steve et Michael, je voulais mettre en place une façon de filmer qui leur donne une liberté de mouvement et dimprovisation. Le chef opérateur, Frankie DeMarco, et moi avons décidé que toutes les scènes avec Les et Toby seraient en caméra portée. Mais je voulais tout de même que le cadrage ait une certaine élégance et soutienne la structure de base du film - celle dun conte de fées contemporain. » « On a travaillé à une vitesse hallucinante, » admet DeMarco. « 25 jours pour un film aussi détaillé était un vrai challenge. Mais vous entrez dans le rythme et vous narrêtez pas de résoudre des problèmes créatifs 50 fois par seconde. Et la plupart du temps nous étions soit dans le vrai, soit extrêmement chanceux. » DiCillo décapsule une autre bière et pousse un soupir. A la lueur de laube, il est difficile de dire sil est fatigué, profondément ému, ou simplement ivre. « Nous avons tourné lensemble de la séquence douverture en un seul jour. Pour moi, il était crucial que lon obtienne les plans de Toby dans le métro. Je prends le métro tous les jours et le train en marche est un des éléments les plus basiques de la vie new-yorkaise. Juste avant le moment où nous avions prévu de tourner, le métro sest mis en grève. Puis à la dernière minute, lorsque nous allions annuler la scène, la grève a cessé. DeMarco, Pitt et moi nous sommes faufilés dans le train à minuit. Seulement nous trois. Et nous avons tourné la scène entière jusquà 4 heures du matin. »
STEVE BUSCEMI (PAPARAZZO NEW-YORKAIS)
Steve Buscemi jure quil nattaque pas les paparazzi mais quil cherche à sidentifier à eux. Pour se préparer, il est même devenu un pro de la photo clandestine le temps dune nuit. « Jai appris à tenir un appareil et quel objectif utiliser, » dit-il, allongé sur un canapé en cuir, en gilet noir, dans un studio de photo du Village. « Puis je suis sorti. » Sa première mission : le défilé de lingerie de Victorias Secret. « Je me suis retrouvé à porter ce déguisement vraiment ridicule : une mauvaise perruque et un béret. Jai mis un oreiller sous ma chemise. Je me suis fourré des mouchoirs dans la bouche. » Cest ainsi quun Steve Buscemi gros, joufflu, et vaguement français balança un appareil autour de son cou et commença à espionner les modèles de lingerie. Pour commencer, un vrai guide pour paparazzo lemmena sous la grande tente. « Et dès que nous sommes rentrés à lintérieur, jai entendu quelquun dire Ca ne serait pas Buscemi lui ? Quest ce quil fait là ? » dit-il en secouant la tête. Lacteur fut plus chanceux dans son rôle à lextérieur, où il put simprégner de lennui de ses congénères. « Jai pu avoir une petite impression du temps quils passent à attendre. Alors je comprends que lorsquune célébrité tenvoie valser sans sarrêter, tu te dises, Cest quoi ce bordel ?! Allez, jai attendu tout ce temps DiCillo raconte que Buscemi a initialement refusé le rôle de DELIRIOUS car dans une première version du scénario son personnage était irrachetable ce qui montre probablement combien Buscemi sest battu au fil des années pour rendre humains sa galerie de fous et dexcentriques. DiCillo ajoute que Buscemi « a aussi pu être un peu effrayé par ce rôle, parce que cest un rôle important qui lui permet dexprimer franchement cette émotion que lon devine dans tous ses rôles. On sait à quel point il est doué pour être à la fois colérique ou drôle dans un film. » Sur lanalyse de son personnage, Steve Buscemi fait un parallèle avec le film quil vient de réaliser INTERVIEW. Il y joue un journaliste politique contraint par son rédacteur en chef dinterviewer une star de série télévisée. En effet, les deux films « traitent de la nature de la célébrité, » mais ce nest pas vraiment ce qui la intéressé. « Je pense que mes deux personnages sont à la recherche dune connexion avec les gens, mais ils ont des tendances autodestructrices qui mettent en péril toutes les relations quils ont réussi à établir. » Extraits dun article de Logan Hill paru dans le New York Magazine, le 22 janvier 2007.
(BANDE ANNONCE VOST 2006)