Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LOVE (ET SES PETITS DESASTRES) avec Brittany MURPHY, Santiago CABRERA, Matthew RHYS (Love and Other Disasters)

Publié le

LOVE (ET SES PETITS DESASTRES) (2006)

(Love and Other Disasters)

de Alek KESHISHIAN

avec Brittany MURPHY, Santiago CABRERA, Matthew RHYS, Catherine TATE

Brittany Murphy. EuropaCorp Distribution

L'HISTOIRE : 
Emily Jackson, Jacks pour les intimes, est une jeune fashionista Américaine de 27 ans qui travaille en tant qu'assistante à la rédaction du Vogue à Londres.
A ses côtés ses meilleurs amis de toujours : Peter, son colocataire gay, et Tallulah, croqueuse d'hommes névrosée, deux amis fidèles auprès desquels Jacks passe son temps à jouer les conseillère et entremetteuse.
Romantiques et exigeants, tous rêvent de la parfaite love story comme dans les films.
Mais voilà, pour l'instant leur vie sentimentale peut être qualifiée en un seul mot : désastre !
Alors, l'amour comme dans les films, fantasme ou réalité ?

 

L'INTERVIEW D’ALEK KESHISHIAN

1. Qu’'est-ce qui vous a attiré dans la comédie romantique ?
Alors que c’est un genre qui suscite globalement un certain mépris, je le trouve fondamental en tant que source, ou tout du moins reflet de la façon dont on envisage l’amour. Même si nous savons que ces films ne sont pas réalistes, ils entretiennent une sorte d'’idéal –une idée, fausse, que l’'amour est quelque chose qui nous arrive plutôt que quelque chose que nous devons choisir.

2. Quel était le principal défi lié au genre ?
Je voulais réaliser un film qui fonctionne à la fois en tant que pur film de genre, qui soit un vrai divertissement, mais qui se caractérise aussi par une sensibilité postmoderne en jouant de ses propres clichés. Tout le défi était évidemment de trouver un juste équilibre entre ces deux objectifs, parfois contradictoires. J’'ai l’'espoir que l’on puisse regarder Love (et ses petits désastres) comme une comédie romantique tout en appréciant son artifice et ses limites.

3. D'’où le choix de personnages moins classiques ?
L'’objectif concernant les personnages était effectivement de les rendre les plus originaux possibles. De nos jours, on a l'’impression que les comédies romantiques hollywoodiennes s'’efforcent de bâtir des personnages fades. Comme si les studios pensaient que la meilleure façon de les rendre le plus universel possible consistait à les débarrasser de la moindre excentricité, de les rendre « typiques ». Je suis convaincu du contraire : le public a bien plus de chances de s’identifier à des personnages uniques et mémorables.

4. Avez-vous le sentiment que les gens, d’'un point de vue amoureux, ont tendance à vivre plus dans le rêve et le fantasme que dans la réalité ?
Je ne peux pas m'’exprimer pour tous, mais je sais que mon gros problème est que j'’ai parfois tendance à mélanger les deux … Le souci, quand on vit dans le fantasme, c’est qu'’évidemment, cela empêche d'’être en prise avec la réalité et donc d'’intervenir sur elle. En même temps, rester coincé dans la réalité peut aussi avoir ses limites. J'’imagine que le but ultime est de réussir à combiner les deux : être capable de rêver dans les grandes largeurs et en même de vivre à fond dans la réalité.

5. Comment s'’est fait le choix du casting ?
J'’ai commencé par choisir Jacks. Une fois que je l’'avais trouvée, le reste du casting s’'est assemblé comme les pièces d’un puzzle. Chacun des comédiens devait non seulement incarner son personnage mais il fallait aussi que tous fonctionnent les uns avec les autres. Finalement, j’'espérais réunir un casting qui soit crédible pour faire exister ce groupe d'’amis.

6. Il est assez original de conclure votre histoire par un film dans le film, avec Orlando Bloom et Gwyneth Paltrow dans les rôles des personnages principaux….
La fin du film a été le moment le plus compliqué pour moi car je voulais trouver le juste équilibre entre deux envies : réaliser une comédie romantique satisfaisante tout en me moquant des fins typiques du genre, toujours très joyeuses et nettes. La fin que nous avons choisie permet au spectateur, du moins je l’'espère, d'’avoir ce qu'’il attendait et en même temps de rire de la superficialité de cette attente. Bien sûr, on pourrait me dire « pourquoi ne pas avoir tout simplement renoncé au happy end ? ». Mais je crois qu’on serait passé à côté en choisissant cette option. Ce qui m’intéressait, c’était d’admettre, de façon un peu coupable, le plaisir pris à ces histoires et à leur happy end, tout en sachant qu'’il ne s'’agit que de fictions…

LE PETIT MONDE D’ALEK KESHISHIAN

In bed with Madonna
(TRUTH OR DARE)
Diplômé de l’'université de Harvard, Alek Keshishian voit très vite son nom associé à celui de Madonna, à qui il consacre un documentaire en pleine période provoc’. In Bed with Madonna, réalisé pendant la fameuse tournée Blond Ambition, est présenté à Cannes en 1991, hors compétition, contribuant à dévoiler une image plus intime de la star. Une expérience fondatrice pour le réalisateur, dont il ressent encore l’influence dans son travail de fiction : « ce documentaire m'’a appris le pouvoir qu’a la caméra de capter la réalité plutôt que de l’imposer. En terme de style, je pense toujours appartenir à cette école. C'’est peut-être moins sexy mais en réalité, c’'est beaucoup plus compliqué dans la mesure où cela repose entièrement sur la qualité de la performance ».

Londres
« J’'ai habité Londres ces dix dernières années et c’est de mon expérience dans cette ville que sont nés l’'histoire et les personnages de Love (et ses petits désastres). A l’époque où j’ai commencé à penser au scénario du film, je vivais à Notting Hill. Mais une fois que le film de Richard Curtis est sorti (Coup de foudre à Notting Hill) je n'’avais plus très envie de tourner dans ce quartier. Il fallait que je trouve où était susceptible de vivre une jeune célibataire de 28, 29 ans travaillant pour Vogue. Il y a huit ou neuf ans, cela aurait pu être Notting Hill mais le quartier est aujourd'’hui plutôt habité par des couples mariés avec des enfants. Du coup, on s'’est rapproché d'’East London, vers Spitalfields Market, un coin très intéressant de la ville. Il n’'était pas question d’aller dans le pur Est London, le quartier des films de gangsters, ni dans le West London, le territoire de Richard Curtis : je voulais quelque chose de différent».

Breakfast at Tiffany's
Référence-clé de Love (et ses petits désastres), « ce film est devenu un grand classique de la comédie romantique avec la performance culte d'’Audrey Hepburn. Mais le roman original de Truman Capote se concentrait sur l’'amitié qu’'entretient un homosexuel avec Holly Golightly. Bien sûr, la première chose que le studio a faite a été de supprimer ce personnage homosexuel, ce qui va à l'’encontre de l’histoire telle que Capote l’avait imaginée. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il était si furieux, il s’est senti trahi par cette adaptation. Je pensais qu’'il serait intéressant pour Peter de révéler cette trahison des intentions de Capote. Car à la fin du film, c'’est très exactement ce que le studio inflige à son propre film ».

Sex and the City
Un petit parfum de Sex and the City flotte sur le film d’'Alek Keshishian, qui ne revendique pas vraiment l’influence : « je n'’y ai pas du tout pensé. Cela dit, je peux comprendre que certains trouvent une certaine familiarité entre la série et mon film, mais je crois que cela tient plus à la franchise et la modernité du ton et des dialogues qu'’à quoi ce soit de vraiment précis. Cela est dû en partie au fait que la télévision s’est récemment montrée plus moderne et plus intelligente que les comédies romantiques hollywoodiennes ».

La musique
Egalement réalisateur de clips, Alek Keshishian a toujours entretenu un rapport privilégié avec la musique. Ses directives concernant la partition de Love (et ses petits désastres) étaient on ne peut plus cinéphiles : « je voulais rendre hommage à Nino Rota et en particulier à la musique qu’'il a composée pour Huit et demi. Alexandre Azaria, notre compositeur, a fait un boulot remarquable en écrivant une partition complètement originale mais qui dégage en même temps un vrai parfum de « vintage ». Même sans reconnaître la référence exacte, la musique ramène le spectateur vers les années 60, au même titre que le style des costumes et du maquillage ».


L'UNIVERS DE Love (et autres petits désastres)

Jacks
« Jacks correspond vraiment à l’image que je me fais d’une héroïne de comédie romantique, trop belle pour être vraie, jolie, intelligente et bien sûr, complètement aveugle quant à ses propres défauts. Elle incarne le personnage-clé de la comédie romantique classique, basée sur le quiproquo ».

Peter
« Peter, au contraire de Jacks, n’est pas un personnage typique de la comédie romantique. Cette fois, le colocataire gay n’est pas simplement le meilleur ami utilisé pour le versant comique de l'’histoire, il développe sa propre intrigue dans le film. J'’ai utilisé Peter comme l’ancre à laquelle raccrocher l’élément autocritique du film. Son histoire est moins glamour, mais elle me paraît plus réaliste ».

Paolo
«J’'ai fait de Paolo un Argentin pour faire avancer l’intrigue, dans le sens où un Argentin, contrairement à un Espagnol par exemple, n’'aurait pas le droit de travailler en Angleterre, ce qui me permettait d’introduire l’'argument du mariage blanc. Cela contribue aussi à renforcer le quiproquo central, lié à la fois à la langue et à la culture de Paolo. Enfin, j'’avais le sentiment qu'’en en faisant un Argentin, je renforçais la distance du personnage avec le monde de la mode dans lequel Jacks évolue. Paolo incarne un point de vue plus naturel, plus authentique aussi, libéré de toute affectation».

Le Monde de la mode
Love (et ses petits désastres), situé dans le milieu de la mode, égratigne la superficialité de cet univers. Le monde de l’Art contemporain se voit lui aussi traité avec une certaine ironie. « J'’éprouve des sentiments mitigés vis-à-vis de ces deux univers. D'’un côté, la plupart de mes amis travaillent dans l’'un de ces milieux, et leur œoeuvre est bien moins glamour que ce que la plupart des gens imaginent. D'’un autre côté, et de façon plus profonde, je trouve ces deux milieux légèrement ridicules. Et je crois franchement que la plupart des gens que je respecte, même s’il travaille dans la mode ou l'’art, sont conscient de l’'absurdité inhérente à ces univers ».

BRITTANY MURPHY (JACKS)
Particulièrement précoce, Brittany Murphy fait ses premiers pas sur scène à l’'âge de 9 ans, avant de décrocher, encore adolescente, l’'un des principaux rôles de la série Drexell’s class. De nombreuses publicités suivront, mais aussi des apparitions dans d'’autre séries phares des années 90: Frasier, Parker Lewis ne perd jamais et Sister, sister. C'’est en 1995 que sa carrière démarre vraiment au cinéma avec Clueless, une comédie romantique dont elle partage la vedette avec Alicia Silverstone.

2000 : GIRL INTERRUPTED
En incarnant une jeune femme internée dans un hôpital psychiatrique, Brittany Murphy prouve qu’'elle ne compte pas se contenter de jouer les mignonnes adolescentes. Ses choix suivants confirment cette volonté d'’alterner comédies romantiques et rôles plus durs, comme l'’illustrent Pas un mot, dans lequel elle joue à nouveau les désaxées, et Spun, film déjanté pour lequel elle se mue en toxicomane.

2002 : 8 MILE
Succès commercial et critique pour Brittany Murphy, qui voit sa performance aux côtés d’Eminem saluée par la presse : « authentique » (The Washington Post), « Brittany Murphy, c’'est de la dynamite ! » (Rolling Stone).

2005 : SIN CITY
Déjà culte, cette adaptation de la BD de Frank Miller par Robert Rodriguez vaut à Brittany Murphy sa première montée des marches à Cannes, où le film est présenté en sélection officielle.

2006 : HAPPY FEET
Chanteuse du groupe Blessed Soul au début des années 90, Britanny Murphy n’'a rien perdu de son talent, qu’'elle met à profit dans le film d'’animation Happy Feet : c'’est elle qui prête sa voix au manchot Gloria.

2006 : FASTER KILL PUSSYCAT
Paul Oakenfold, spécialiste des remix culte, fait chanter Brittany Murphy sur son single Faster Kill Pussycat, n°1 des charts américains. Avant de produire un album solo pour la miss ?

2007 : LOVE (ET SES PETITS DESASTRES)
Brittany Murphy prête tout son éclat au personnage de Jacks : pour mieux se fondre dans la peau de cette Américaine installée à Londres, Brittany a passé plusieurs semaines dans la capitale britannique avant de commencer le tournage du film. Au programme : apprentissage du tango et de l’'espagnol, séances de training aux côtés de vraies assistantes de mode et adaptation au choc culturel ! Pour Alek Keshishian, la jeune comédienne partage avec son personnage « une énergie solaire qui fait qu'’elle illumine la moindre pièce dans laquelle elle entre ».

MATTHEW RHYS (PETER)
Ecossais d’origine, Matthew Rhys a été formé à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art de Londres avant de commencer sa carrière sur le petit écran, notamment pour une série policière de la BBC. En 1998, Titus le fait remarquer au cinéma, aux côtés d’'Anthony Hopkins et Jessica Lange. Tout en poursuivant une carrière théâtrale (sa reprise du Lauréat sur scène avec Kathleen Turner lui vaut les louanges de la presse) et télévisée (notamment Brothers and Sisters pour ABC), Matthew Rhys confirme son intérêt pour le cinéma : outre Love (et ses petits désastres), il sera prochainement à l'’affiche de Virgin Territory, signé David Leland, dont il partage l’'affiche avec Hayden Christensen et Mischa Barton.

CATHERINE TATE (TALLULAH)
Véritable icône de la télévision britannique, Catherine Tate est connue pour les talents comiques qu’'elle déploie dans son propre show, The Catherine Tate Show, qui fait les beaux jours de la BBC. Elle y interprète une série de personnages satiriques, révélant des talents de comédienne qui lui valent de jouer au théâtre et au cinéma. Après Love (et ses petits désastres), on la retrouvera notamment au générique de Mrs. Ratcliffe's Revolution de Billie Eltringham, le réalisateur de la série L World.

SANTIAGO CABRERA (PAOLO)
D’origine chilienne, Santiago Cabrera a successivement vécu à Caracas, Toronto et Londres, envisageant une carrière de footballeur avant de se tourner vers la comédie. Ses talents sur la scène londonienne lui permettent d’'enchaîner avec de petits rôles pour la télévision avant d’'obtenir l’un des rôles phares de Heroes, nouvelle série à succès de NBC, que l’'on pourra découvrir cet été en France.

DAWN FRENCH (LA PSY)
Scénariste de la cultissime série Absolument Fabuleux et membre du duo fétiche de French and Saunders, Dawn French est l’'objet d’un véritable culte en Angleterre, où elle a connu ses premiers succès dans la sitcom The Vicar of Dibley, créée par Richard Curtis. Membre du casting de Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban d'Alfonso Cuaron (la grosse dame du tableau, c’est elle !) elle a également prêté sa voix au personnage de Madame Castor dans Le monde de Narnia chapitre1 - le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique.

 

Commenter cet article